Marie-José Auderset était l'invitée de Lydia Gabor sur RTS - On en parle en octobre dernier. Elle a développé sa conception de la prise de parole en public pour mieux s'exprimer, coinvaincre et prendre sa place.
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Derrière la voix, il y a la présence et l’authenticité. Quand la personne réussit à être suffisamment authentique, à avoir envie de partager ce qu’elle a à dire d’une façon authentique, ça se sent déjà au travers de la voix. Ce qui donne une belle présence. Il faut donc tenter de se libérer pour être comme dans la vie.
Si l’on est tout le temps penché sur sa feuille et qu’on regarde les mots clés qu’on a notés, on risque de ne pas avoir une belle voix, et le propos qu’on va donner va être beaucoup moins percutant, parce qu’il n’est pas lié aux émotions, qu’il ne vient pas de l’intérieur de soi.
Ce sont des choses qui se travaillent : quelle est l’image que je veux donner de moi ? Est-ce que j’assume que ma voix dégage une autorité naturelle ? La première chose que j’ai peut-être envie de transmettre, c’est que je suis gentille. Non, j’ai le dois d’avoir une forme d’autorité.
Je ne travaille pas uniquement sur la voix, je travaille globalement sur le corporel. Il faut s’installer physiquement dans une prise de parole en public. Il y a une position que les comédiens appellent la position neutre – les pieds distants de la largeur des hanches . Dans cette position, on a une bonne stabilité. Il y a un lien entre la stabilité physique et la stabilité mentale. Si je suis bien positionné physiquement, mon stress va pouvoir diminuer. Je vais me sentir beaucoup mieux et davantage dans ce que j’ai envie de transmettre plutôt qu’être en lien avec ma respiration qui est mauvaise ou avec mes bras avec lesquels je ne sais que faire. Cette position physique, avec les pieds bien ancrés au sol, donne une belle énergie. Quand je parle et que j’ai envie d’exprimer un certain nombre de choses, je sens cet ancrage qui donne une force incroyable. Quand le corps est libre, les idées sont plus claires, le contenu est plus intéressant. C’est aussi une histoire d’entraînement. Plus on s’entraine, plus on ose prendre sa place.
Parfois je dis aux participants : « Offrez-vous la possibilité, faites-vous ce cadeau-là, de transmettre et de porter votre voix de façon à aller jusqu’à vos interlocuteurs. Le but n’est pas seulement de dire, mais de convaincre. Et on ne convint pas si on reste dans sa bulle.
Il ne faut jamais improviser une prise de parole. Ca se sent dès la première phrase. C’est difficile de préparer, car on travaille sur un projet depuis des semaines et il est difficile de prendre du recul. Et on croit que son propre univers, tout le monde le connaît. En réalité l’univers des interlocuteurs est différent. Il faut donc prendre du recul et à se faire une idée de ses interlocuteurs. Imaginons une personne en particulier, sa boulangère, son concierge, son assureur. À cette personne-là, qu’est-ce que je dois lui dire pour la convaincre pour qu’elle puisse rentrer dans ma problématique, dans mon projet et être séduit. De plus, chaque fois qu’on peut faire pour que la personne se sente partie prenante, c’est gagné.
En fait, il faut être proche de ses émotions, de son identité et tenter de retrouver ce qui nous a stimulés, ce qui nous a intéressés et ne pas craindre de s’engager, et là on n’a pas une voix monocorde.
Oui. Et quand les gens sentent ce ton de la conversation, ça a une force incroyable. On sent que c’est un partage, que la personne qui s’exprime a envie de donner, de faire cadeau, de partager son propos. Et là c’est vraiment quelque chose de fort. J’aime bien ce terme de conversation.
Marie-José Auderset était l'invitée de Lydia Gabor sur RTS - On en parle en octobre dernier. Elle a développé sa conception de la prise de parole en public pour mieux s'exprimer, coinvaincre et prendre sa place.
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